Elle a tout d’une grande

La renommée se mesure généralement à l’once du talent. C’est vrai pour les petits comme pour les grands talents.

Blandy Mathieu est une grande artiste et son œuvre est immense. L’exposition qu’elle a présentée récemment dans les caves communales de Virton est venue à son heure pour rappeler qu’il y a chez nous des artistes dont la réputation acquise vogue sur de larges horizons.

D’origine halanzinoise, de résidence virtonaise puis saint-mardoise, en sus de quelques escapades en terres provençales pleines de couleurs et de saveurs, la Blandy a tout d’une grande.

Même si, comme le rappelle subtilement Jacqueline Hue, son amie de la «Nomadie», «elle a grandi petitement». Ou encore : «Je suis née en panne de grandeur». Juchée sur un podium respectable, applaudie à tout rompre, Blandy, c’est la pointure de l’année. Une grande artiste lorraine. Elle mérite ce titre d’amitié et de reconnaissance élargie. Demandez-lui de vous montrer le petit carnet d’inspiration soudaine qu’elle traîne à chaque instant dans ses poches.

Une exposition de Blandy Mathieu, c’est toujours un événement. C’est une artiste qui n’investit pas les murs, elle investit tout. Tout l’espace qui l’entoure, du sol au plafond.

Quand on visite son exposition, on entre dans l’univers fantastique d’une artiste vraie, on découvre sa pensée imaginative, son geste créatif, son courage, sa volonté de rester authentique et passionnée. Il ne s’agit pas d’aimer ou de ne pas aimer. Il s’agit de regarder et puis d’écouter le langage du silence. Il s’agit de découvrir et puis d’interpréter la gestuelle des personnages qui habitent les toiles de Blandy. Ces silhouettes miment, avec beaucoup d’humour, l’histoire du quotidien. Son œuvre est une communication profonde. Si les tableaux de Blandy sont le reflet du monde visible, ils sont surtout le reflet de son intérieur imaginaire et de ses réactions face à notre époque. Elle dit : «Je soigne les cases vides de mon cerveau où se terrent les attentes, les trouvailles, les errances de la créativité, inconnues, indociles. L’art impétueux, imprévisible, tisse en moi des voluptés aberrantes. La solitude, miel et curare, m’enveloppe d’une limpidité insupportable, mais politiquement correcte, quoique… Le cheminement intérieur m’a libérée du sacré et offert de peindre au-delà de tout jeu social. Ne pas être ou ne pas être…». L’exposition de Blandy Mathieu est close depuis un bon moment déjà. Son succès a dépassé toutes les espérances. L’artiste poursuit tout de même sur sa lancée. Une quinzaine de ses œuvres, des moyens et des grands formats, sont accrochées sans limite dans le temps, aux murs de l’«Escalier», dans la Grand-rue piétonnière. Le patron, Eric Beaucamp, artiste dans l’âme, en est tout chose…

Texto (Publivire)