Critique … Blandy Mathieu

Peut-être dans les temps futurs, ne pourra-t-on situer cette œuvre dans une époque bien précise.

Il y a là des réminiscences médiévales, des relents orientaux, des références à l’art copte, des semblants d’enluminures, des résurgences mystique et aussi les caractéristiques d’un art actuel. Il y a surtout un extraordinaire travail pour ramener tout cela à une œuvre cohérente et personnelle.

L’art de Blandy Mathieu se situe à mille lieues des plaisanteries picturales que des petits Prométhée de l’inexplicable nous bassinent à longueur de cimaises.

L’artiste entretient le symbole raffiné et nous plonge dans l’éloquence d’une vision qui semble être surgie on ne sait d’où. Il est peu aisé de définir qui, du mystique ou du merveilleux, tient lieu de fil conducteur dans cette œuvre envoûtante. Peut-être les deux ? Blandy Mathieu ne lève aucun coin du voile qui masque ses énigmes, elle laisse le spectateur s’égarer dans le labyrinthe de ses compositions, sachant qu’il finira par s’y perdre, ou peut-être s’y retrouver… Son univers se situe aux antipodes du rationnel. Son éloquence n’est pas littéraire mais s’apparente à l’enchantement musical. On assiste là à une sorte de bel opéra que nous interprète avec conviction une artiste qui ne voyage que dans ses rêves et semble entretenir des relations particulières avec un monde inconnu.